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La loba, La Chica, 2020

Auteur : David Pinto


Texte critique sur l'album La Loba de La Chica :


Les « astres » suivent un courant contraire au temps ; une respiration hachée et une note sur le piano sont des éléments qui constituent un rituel qui convoque depuis une cérémonie antique, le chant, le cri, pour faire entendre sa voix, le secret, le numéro celé. L’album La Loba de La Chica explore les mystères du temps, de la mort, du sacré, du silence. Les voix murmurent dans l’oreille « cuéntanos cuál es tu secreto »[1] tandis que se conjuguent les bruits du piano et de la respiration. Ils mettent en place un dialogue entre la voix principale et les autres voix chorales, des échos qui nous rapprochent du rituel, de la multiplication des voix comme des astres, « pura poesía somos »[2]. Pendant que les bruits, la respiration et les voix défilent entre les soleils, les voix nous appellent et nous attirent vers une nouvelle face de l'au-delà.


Dans cette cérémonie musicale les voix tombent du ciel, comme l’eau, comme des gouttes qui convoquent leurs sœurs ; la vague sous l’horizon se dessine avec chaque couche ; la voix et la respiration s’entrecroisent, comme un mantra, pour remplir le paysage, le dôme antique de la pluie des astres. Peinture, huile, vagues dans le ciel faites de milliers de particules lumineuses, les « astres » ne sont que le reflet de chaque goutte dans l’immensité des gouttes qui sont aux alentours. Le déluge fane, une voix reste, elle ne s’éteint pas avant son évaporation.


Le son du piano s’amplifie, le bruit devient une sonorité, tout au long de l’album les craquements suivent un mouvement, une ligne du trait qui les éclabousse, le retentissement des touches du piano est aussi un millier de gouttes dans la toile de La Loba. Des gouttes qui s’évaporent dans le chant pour la braise, pour le bûcher, pour la mémoire.

[1] « Parle-nous de tes secrets ». [2] « Nous sommes pure poésie ».


La Loba :



Traduction : critique de l’album La Loba, publiée en Elipsis Revista Literaria




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